142

REGISTRES D

[i5o₇]

aussi les jeunes gens dyvertizet distraiz d'oysyvetez, de jeux deffenduz et autres vices qui souvent sont cause d'en mener plusieurs à perdicion et mauvaise vie. Et pour ce que le Roy desire mettre ceste matiere en practique es bonnes villes de ce Royaulme, et que ceste est ia capital des autres, à l'exemple de laquelle toutes se doibvent regir et gouverner, il vous fait dire et advertir qu'il aura à trés grant plaisirque les gens de tous estatz de ceste ville, ceulx qui ont de quoy le faire, se fournissent d'abillemens de guerre et s'appliquent ou facent appliquer leurs enfans ou serviteurs aud. excercice et jeu de l'arc, d'arbaleste ou coulevrine, et aussi les gens de mestier à leur po-voir, ad ce que les autres villes s'i appliquent semblablement : qui sera l'onneur, force et seurté d'icelles et pareillement du Roy et du Royaulme.

En après a mond. s^r le president dit aux assistans :

" Mess™, vous communiquerez ensemble de ceste matiere entre cy et huit jours sur la forme et maniere de la practiquer, pour après en faire vostre rapport en une autre assemblée. »

a conçues ct pourpensées à l'encontre de sa personne'¹', el jusques à susciter par faulces relations et preschemens publiques plusieurs princes chrestiens à luy mouvoir guerre, ainsi que aucuns ont peu entendre , et persevere toujours en ce mauvais vouloir et. dampnable propos. Toutesfois le Roy y a donné lel ordre et resistence jusques à present que, graces à Dieu, led. Roy des Romains a esté frustré de ses mauvaises intencions, et a le Roy bien espoir au plaisir de Dieu, et moyennant l'ayde de ses bons amys et loyaulx subgectz, y savoir obvier pour l'advenir. Neantmoins pour ce que faiz de guerre et principalement qui se font es champs gisent sou-ventes fois en fortune, ainsi que l'on peult veoir en Croniques, a led. S^r esté adverty par son Conseil que la grant force et seurté gist es bonnes villes, mais qu'elles soyent garnyes d'abillemens de guerre etde gens qui s'en sachent ayder ;

A ceste cause bon seroit induire les habitans esd. villes, d'eulx exceiciter aux jeux de l'arc, de l'arba-lesle ou coulevrine, comme l'on fait en plusieurs autres pays pour la deffense ettuicion d'icelles villes, quant mestier en seroit; et par ce moyen seroient

CCXXXI. — Récit aux maistres jurez de Paris de l'intencion du Rov

TOUCHANT LA FORCE DE LA VlLLE.

ao novembre 1507. (Fol. 191 v°.)

Et le samedi xx" jour dud. mois de Novembre oud. an mil v^c sept, et autres jours ensuivans, mons^r le Prevost des Marchans et mess™ les Eschevins de la Ville mandèrent venir par devers eulx les maistres jurez de la drapperie de Paris, les chaussetiers, orfèvres , pelletiers, espiciers, merciers, potiers d'es-taing, bonnetiers, mareschaulx, chauderonniers, arbalestriers, barbiers, serruriers, cousturiers, pourpointiers, chapelliers, artilliers, menuysiers, cor-douenniers, fondeurs et autres : ausquelz a esté par mond. s^r le Prevost recité la teneur desd, lettres du s^r Roy, et creance sur ce exposée par mond. s^r le president, en les exhortant qu'ilz assemblassent les gens de leur estatz chascun en droit soy, et leur déclarassent le vouloir et intencion du Roy en ceste matiere, affin qu'ilz se disposassent de d'ores en avant se excercer et apliquer, eulx, leurs enfans et serviteurs qui seroient de ce Royaulme, aux jours de festes, aux jeux et excercice de l'arc, de l'arbaleste et de la

coulevrine, pour selon l'intencion et vouloir du Roy avoir d'ores en avant en ceste ville gens de deffense, à s'en servir en temps de necessité; et que de ieur communicacion ilz en fissent leur rapport à mesd. s" Prevost et Eschevins pour, en assemblée de Ville, en faire la relacion et responce au Roy et à mond. s^rle president : ce que lesd, maistres jurez promirent faire le plustost qu'ilz pourroyent. Et avec leur fut ordonné par mond. s^r le Prevost mettre et rapporter par escript tous les noms des maistres et de leurs serviteurs en chascun mestier. Ce qu'ils promirent aussi faire. ■

' RAPPORT SUR CE DES MAISTRES JUREZ DES MESTIERS DE PARIS.

Et depuis, aucuns jours après, lesd, maistres jurez vindrent en l'Ostel de la Ville par devers mesd. s™ les Prevost des Marchans et Eschevins faire leur rapport de la communication qu'ilz avoient eue avec les

O Comp, le début des lettres royaux du 28 juin 15o3, rapportées sous notre art. CXLVII ci-dessus.



142
142	REGISTRES D		[i5o₇] aussi les jeunes gens dyvertizet distraiz d'oysyvetez, de jeux deffenduz et autres vices qui souvent sont cause d'en mener plusieurs à perdicion et mauvaise vie. Et pour ce que le Roy desire mettre ceste matiere en practique es bonnes villes de ce Royaulme, et que ceste est ia capital des autres, à l'exemple de laquelle toutes se doibvent regir et gouverner, il vous fait dire et advertir qu'il aura à trés grant plaisirque les gens de tous estatz de ceste ville, ceulx qui ont de quoy le faire, se fournissent d'abillemens de guerre et s'appliquent ou facent appliquer leurs enfans ou serviteurs aud. excercice et jeu de l'arc, d'arbaleste ou coulevrine, et aussi les gens de mestier à leur po-voir, ad ce que les autres villes s'i appliquent semblablement : qui sera l'onneur, force et seurté d'icelles et pareillement du Roy et du Royaulme. En après a mond. s^r le president dit aux assistans : " Mess™, vous communiquerez ensemble de ceste matiere entre cy et huit jours sur la forme et maniere de la practiquer, pour après en faire vostre rapport en une autre assemblée. »
a conçues ct pourpensées à l'encontre de sa personne'¹', el jusques à susciter par faulces relations et preschemens publiques plusieurs princes chrestiens à luy mouvoir guerre, ainsi que aucuns ont peu entendre , et persevere toujours en ce mauvais vouloir et. dampnable propos. Toutesfois le Roy y a donné lel ordre et resistence jusques à present que, graces à Dieu, led. Roy des Romains a esté frustré de ses mauvaises intencions, et a le Roy bien espoir au plaisir de Dieu, et moyennant l'ayde de ses bons amys et loyaulx subgectz, y savoir obvier pour l'advenir. Neantmoins pour ce que faiz de guerre et principalement qui se font es champs gisent sou-ventes fois en fortune, ainsi que l'on peult veoir en Croniques, a led. S^r esté adverty par son Conseil que la grant force et seurté gist es bonnes villes, mais qu'elles soyent garnyes d'abillemens de guerre etde gens qui s'en sachent ayder ; A ceste cause bon seroit induire les habitans esd. villes, d'eulx exceiciter aux jeux de l'arc, de l'arba-lesle ou coulevrine, comme l'on fait en plusieurs autres pays pour la deffense ettuicion d'icelles villes, quant mestier en seroit; et par ce moyen seroient

CCXXXI. — Récit aux maistres jurez de Paris de l'intencion du Rov TOUCHANT LA FORCE DE LA VlLLE. ao novembre 1507. (Fol. 191 v°.)

Et le samedi xx" jour dud. mois de Novembre oud. an mil v^c sept, et autres jours ensuivans, mons^r le Prevost des Marchans et mess™ les Eschevins de la Ville mandèrent venir par devers eulx les maistres jurez de la drapperie de Paris, les chaussetiers, orfèvres , pelletiers, espiciers, merciers, potiers d'es-taing, bonnetiers, mareschaulx, chauderonniers, arbalestriers, barbiers, serruriers, cousturiers, pourpointiers, chapelliers, artilliers, menuysiers, cor-douenniers, fondeurs et autres : ausquelz a esté par mond. s^r le Prevost recité la teneur desd, lettres du s^r Roy, et creance sur ce exposée par mond. s^r le president, en les exhortant qu'ilz assemblassent les gens de leur estatz chascun en droit soy, et leur déclarassent le vouloir et intencion du Roy en ceste matiere, affin qu'ilz se disposassent de d'ores en avant se excercer et apliquer, eulx, leurs enfans et serviteurs qui seroient de ce Royaulme, aux jours de festes, aux jeux et excercice de l'arc, de l'arbaleste et de la		coulevrine, pour selon l'intencion et vouloir du Roy avoir d'ores en avant en ceste ville gens de deffense, à s'en servir en temps de necessité; et que de ieur communicacion ilz en fissent leur rapport à mesd. s" Prevost et Eschevins pour, en assemblée de Ville, en faire la relacion et responce au Roy et à mond. s^rle president : ce que lesd, maistres jurez promirent faire le plustost qu'ilz pourroyent. Et avec leur fut ordonné par mond. s^r le Prevost mettre et rapporter par escript tous les noms des maistres et de leurs serviteurs en chascun mestier. Ce qu'ils promirent aussi faire. ■ ' RAPPORT SUR CE DES MAISTRES JUREZ DES MESTIERS DE PARIS. Et depuis, aucuns jours après, lesd, maistres jurez vindrent en l'Ostel de la Ville par devers mesd. s™ les Prevost des Marchans et Eschevins faire leur rapport de la communication qu'ilz avoient eue avec les

O Comp, le début des lettres royaux du 28 juin 15o3, rapportées sous notre art. CXLVII ci-dessus.